Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le bras purulent

19 Avril 2018

je circule

je donne des ordres

ça me tue :       l’on ne m’écoute pas

 

le bras est plein de bleus

au niveau du pli, du creux

 

une horde de préadultes s’incline finalement

ils obéissent à la chair meurtrie

 

souder

 

ma nuit labiale provient de l’injonction à se déshabiller

la horde de préadultes s’exécutent

creux de vie blanc, rose, couleur peau je laisse faire

 

mis à sac du ciel qui leur tombe dessus en un éclair

 

des sexes se montrent

tout à l’air normal

 

je circule devant eux

ils sont en lignes, prêts à n’importe quoi

moi

donnant ça et là des coups de fouet sur leurs sexes

les sexes faibles se rabattent, se recroquevillent

les sexes forts grandissent

            je choisis un lieu où les emmener

 

à l’aube, je les emmènerai dans la tornade rougeâtre

il existe une pipe coloré d’or fou qui nécessite de la solidité pour qui accepte

et ils consentiront

et ils consentiront

je les éduquerai pour ça

 

ils sont rares ces enfants je le sais

je me le répète pourtant trop de fois dans la nuit

 

je leur montre mes bleus, encore

            afin de bien mettre l’ordre dans le ciel étoilé

ils sentent que le bras n’est pas là pour être nettoyé de sa mémoire

mais pour les intimider, qu’ils aient peur de l’étoile qui n’a pas d’angle

 

l’angle obtus, lui, est un fait du minéral

qui, dans la fuite des instants après les instants, l’eau coulant sur sa peau,

invente l’or

 

je ne les invite pas à voir l’or que le minéral suggère dans sa mansuétude

ils seraient interloqués

 

« existe-t-il des lieux où l’on a pas besoin de l’espace mais seulement de la vue ? »

demandent-ils

 

je me garde de répondre

le mépris est trop grand

 

Je reviens à ma garnison, dressée, obéissante à cause de mes pierres folles entre les sillons des  cerveaux :

                        « agitez pour moi l’oriflamme des gens qui souffrent »

  • « bien monsieur »

 

et ils s’exécutent dans la chaleur du bidon ville.

 

Mon bras purulent toujours.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article